Dans l'ombre de ma plume

Dans sa fureur de vivre elle caressait mes doigts,
Un clin d'œil, un sourire, elle griffait parfois.
La féerie d'un soir la t-elle apprivoisée,
Aux poussières d'étoiles aurait- elle cédé.

Sans son grain de folie, je ne l'aurais aimée,
Elle savait jeter l'encre au rythme de mes idées.
D’envolées en rafales où  s'est elle posée,
Démunie de sa muse, de pleins, de déliés.

Elle était le nectar qui embaumait ma vie,
Cet univers secret, d'art, de complicité,
L'étreinte passionnée du corps et de l'esprit,
Toi et moi enchainés par nos tendres secrets.

L'écrin de mes pensées soudain s'est émoussé,
Dépourvu de tout sens, d'émotion, de talent,
Ses gravures noircies dans sa froideur d'argent,
Par l'usure du temps, le déclin des années. 

Le feu de cheminée crépite de bonheur,
Dans ses flammes orangées qui apaisent mon cœur. 
Adieu petits papiers, brulez, volez légers,
Vers ce destin béat d'amours déracinés. 

D'étranges passereaux au plumage brillant,
Sèmeront mille fleurs au parfum du printemps,
Charmée par la beauté, j'écrirai leur splendeur,
La plume ravivée d'une encre de couleur. 

VIVI