A quoi rêvent les chats ?
Quand novembre s'en vient par nocturne clarté,
Préluder à l'hiver en cortège glacé,
Les chats, plus casaniers, sur nos genoux ronronnent,
Et dans les bras d'Hypnos, pour finir, s'abandonnent.
Qu'ils soient européen ou persan somptueux,
Pour agiter ainsi leurs corps voluptueux,
Près de la cheminée où la bûche crépite,
A quoi rêvent les chats, quel songe les habite ?
En ce mol abandon, j'en ai connu d'aucuns,
Que de spectres farceurs ou des anges taquins,
Avaient accoutumé, comble de l'insolence,
De venir chatouiller durant leur somnolence.
Et les voyant alors tressaillir jusqu'aux pieds,
Je confesse avoir ri de ces pauvres greffiers !
Minouche.