L' HIVER « voici venir l'hiver, tueur des pauvres gens»

En quelques mots, le poète jean Richepin (1849-1926) résumait déjà de façon saisissante le drame des laissés-pour compte de notre société.

Frileuse, la nature s'est endormie pour de longs mois
sous un épais manteau blanc,afin de reprendre
des forces en prévision des futures moissons
qui ondulerons sous la caresse d'un petit vent d'été
et assureront notre pain quotidien.

Les jours sont désespérément courts et un
rare soleil ne réchauffe plus rien.

Les troupeaux ont regagné leur étable ou un foin
encore plein de senteurs estivales a remplacé l'herbe
succulentes des vertes prairies.

Transies de froid,affamés,les oiseaux volettent
dans un ciel gris et bas puis se posent
doucement sur les branches dépouillées
d'un vieil arbre dérisoire ou ils ne peuvent
même pas se cacher pour mourir,

Sans la main généreuse de l'homme,
peu survivraient à la disette et aux froids hivernaux

Les villages engoncés dans leur épais manteau neigeux
se fondent dans la blancheur du paysage et seul le filet de fumée,
qui s'échappe d'ancestrales cheminées monte tout droit
dans un air glacé,révélant l'endroit ou se cache la vie en ces temps de
froidures.

Sachons profiter pleinement des longues soirées
hivernales ou l'âme et le corps se retrouvent enfin,après la
vie trépidante de la belle saison-

Pour être sereine, notre vie a besoin d'ombre et de lumière.
Sachons tirer profit de cette sorte de plénitude,que nous
apporte la« trêve hivernale» dans notre façon de vivre
et de penser avec le sentiment que le bonheur est toujours là,
près de nous pour peu qu'on sache le saisir.

Jeanneton