Je dormais en toi...
Le visage pressé
contre l' angle élargi
de tes cuisses,
je pleurais sur une absence,
mais aussi sur ce mystère
que nous sommes aux autres,
et plus encore à nous-mêmes,
qui longeons des chenaux
improbables ou sans balises....
Et tu chantais pour mon repos,
apaisante et fraternelle,
la messe des morts sur ma tête de confiance étourdie....
Je voguais sur la nef
d'un ventre matriciel:
tu me ramenais
par un puissant vent-arrière de tendresse
vers ce port originel situé
au-delà de toutes les larmes,
au-delà de toutes les absences,
en ce haut-lieu que ne hantent
ni questions ni angoisses....
Je dormais en toi
d'un sommeil sans rêves,
attendant que le brise pour nous
la généreuse violence d'un Soleil ami.
Gérard