Jour gris sur Arcachon
JOUR GRIS SUR ARCAHON
Une brume légère envahit le bassin
Le ciel et l'océan à l'instant se confondent.
La grisaille, nous enveloppe, humide.
Plusieurs bouées blanches se balancent
Témoins clairs sur les eaux frémissantes.
Les parcs à huîtres dessinent un canevas,
Derrière eux, l’île aux Oiseaux s'estompe.
Une frange d'écume, s’échappe, surprenante,
Dans le sillage d'un hors-bord enhardi.
Tandis que des pêcheurs assis sur le ponton,
Silencieux impassibles sous la bruine,
Surveillent patiemment leurs bouchons
Qui dodelinent sous la houle légère
Des barques colorées regagnent le port;
Des touristes attardés en cette fin novembre
Sont installés, bavardent en riant
À l'abri d'une terrasse devant un café crème.
Sur la plage désertée deux chiens s'ébrouent,
Quelques pédalos délaissés se dandinent.
Amoureux solitaires, un couple se promène;
Un groupe de cavaliers perchés sur leurs montures
Défile paisiblement dans l'onde qui murmure.
Un canot échoué, se penche sur la grève.
L'océan paresse avant que la marée
Ne vienne perturber ce moment d'abandon.
Le temps déroule ses minutes, nonchalant,
Dans sa parure d'automne finissant...
Seuls les cris de mouettes déchirent le silence.
Plus tard un rayon clair écarte les nuages,
S'arqueboute dans le ciel, ruban multicolore
Et fait place peu à peu à des taches bleutées,
De plus en plus limpides sous le vent qui se lève.
Les crêtes de vagues naissantes scintillent au soleil
Caché jusqu'à présent, sous l'écharpe du temps
Qui s’effile lentement en traînes langoureuses.
Assise sur l'escalier qui descend à la plage
Je savoure ces instants de calme retrouvé,
Après ces mois de foule bigarrée et bruyante.
Ce soir je veillerai, sur mes patients endormis,
En regardant danser les reflets de la lune
Sur le bassin engourdi dans la nuit.
Les heures s'écouleront, une à une..
jusqu'au petit jour...et, demain, il fera beau !!
D.H (1979)