Michel Blanc, acteur et réalisateur légendaire, s’est éteint à 72 ans : un géant du cinéma français tire sa révérence
Le cinéma français est en deuil. Michel Blanc, acteur iconique et réalisateur reconnu, est décédé à l’âge de 72 ans dans la nuit du 3 au 4 octobre, à la suite d’un malaise cardiaque. Véritable monument de la scène comique française des années 1980, il est surtout connu pour son rôle inoubliable de Jean-Claude Dusse dans les cultissimes Bronzés. Mais derrière cet inoubliable personnage se cachait un acteur aux multiples facettes, capable de briller dans des registres bien différents. Retour sur une carrière hors du commun.
L’étoile montante du Splendid : Jean-Claude Dusse, un personnage culte
Indissociable de la troupe du Splendid, aux côtés de Gérard Jugnot, Josiane Balasko, Christian Clavier et Thierry Lhermitte, Michel Blanc a marqué l'histoire du cinéma avec son interprétation de Jean-Claude Dusse, dragueur maladroit et tendre looser, dans Les Bronzés (1978) et Les Bronzés font du ski (1979), tous deux réalisés par Patrice Leconte. Sa réplique culte, « On sait jamais, sur un malentendu, ça peut marcher », est entrée dans la mémoire collective des spectateurs. Ce rôle, devenu emblématique, a conféré à Michel Blanc une popularité durable et a fait de lui l'un des visages les plus aimés du cinéma comique français.
Un acteur aux multiples talents : des comédies à des rôles dramatiques
Si le personnage de Jean-Claude Dusse a pu l'enfermer temporairement dans la comédie, Michel Blanc a rapidement su s’en échapper. Dès les années 1970, il montre l’étendue de son talent dans des films plus graves, comme Que la fête commence de Bertrand Tavernier ou La Meilleure Façon de marcher de Claude Miller. Sa polyvalence et son désir d'explorer des rôles différents lui permettent de se réinventer tout au long de sa carrière.
En 1984, il passe pour la première fois derrière la caméra avec Marche à l’ombre, une comédie qui remporte un immense succès public. Ce tournant marque le début d'une nouvelle phase pour Michel Blanc, qui devient un réalisateur à succès tout en continuant à explorer des rôles plus sombres et complexes.
Le tournant des années 2000 : reconnaissance critique et succès tardif
Michel Blanc n’a cessé de surprendre, et sa carrière prend un nouveau tournant dans les années 2000. En 2012, il remporte le César du meilleur second rôle pour son interprétation dans L’Exercice de l’État de Pierre Scholler, où il incarne un directeur de cabinet froid et implacable. Ce rôle, radicalement différent de ses premiers succès, témoigne de la richesse et de la diversité de son jeu d'acteur. « Ce rôle était quelque chose d’extrêmement important pour moi », avait-il confié lors de son discours de remerciement, visiblement ému.
Un héritage indélébile pour le cinéma français
Avec la mort de Michel Blanc, le cinéma français perd l'un de ses talents les plus précieux, un acteur capable de faire rire aux éclats comme de bouleverser profondément. Ses partenaires de la troupe du Splendid, tels que Gérard Jugnot et Josiane Balasko, lui ont rendu des hommages émouvants sur les réseaux sociaux, saluant un « partenaire » et un « frère ».
Si Les Bronzés resteront pour beaucoup son œuvre la plus emblématique, espérons que l’on n’oubliera pas ses contributions variées, aussi bien en tant qu’acteur qu’en tant que réalisateur, qui ont marqué plusieurs générations de cinéphiles.
Michel Blanc laisse derrière lui une carrière riche et une empreinte indélébile sur le cinéma français.