Histoire sans fin
Publié le 1 juillet 2017
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Ce récit se déroule dans une région arctique de l'Islande : le lac pro-glaciaire appelé "La lagune du glacier". Ce lac a la particularité d'offrir en permanence un spectacle féerique. Les blocs de glace se détachant du front glacier rejoignent la mer et s'échouent sur les plages de sable noir. Leurs couleurs vont du turquoise au bleu foncé en passant par le jaune sulfure. Le paradoxe, c'est que ce phénomène réputé éphémère est sans cesse renouvelé.
Dans ce décor désertique, glacial, sans horizon, un homme, un colosse islandais à la peau brûlée par la réverbération du soleil sur cette étendue blanche, gelée, tire, à l'aide de sangles fixées à sa taille, un traîneau sur lequel sont entassés vivres, matériel, igloo gonflable et vêtements.
Cet ingénieur erre ainsi depuis trois semaines. Il est chargé d'effectuer des relevés topographiques afin d'étudier les mouvements des glaciers en raison du réchauffement climatique.
Sous sa tignasse blonde on ne voit que ses grands yeux d'un bleu lumineux. Il marche lentement dans cette froidure et rêve de son nid douillet où l'attend sa bien-aimée à Reykjavík.
C'est le moment que choisit le destin pour lui tendre un piège. Sous son poids une couche plus mince de glace cède et c'est l'accident fatal. Il se retrouve dans un trou d'eau d'où il lui est impossible de sortir seul, ses points d'appui cèdent... Sa combinaison étanche lui assure une heure de survie puis ce sera l'engourdissement suivi de mort lente.
Il cesse de lutter. Il sait que c'est inutile.
Dans son délire qui commence à le gagner, il voit venir vers lui une mignonne renarde blanche avec des yeux mordorés et, miracle elle parle sa langue :
- Quel est ton prénom ? - Ingmaar, répond t-il
- Moi c'est Isatis. Que peut-on faire pour te sortir de ce mauvais pas ?
Les renards sont rusés. Il vient alors une idée à ce blanc canidé. Notre belle se retourne et offre sa queue à notre ami, qui s'y agrippe avec l'énergie du désespoir. Toutes griffes sorties elle se cramponne à la glace et tire de toutes ses forces, tant et si bien qu'elle finit par le libérer, épuisée mais heureuse.
Elle l'emmène à son traîneau et le conduit dans une caverne abandonnée des ours ; la température y est plus clémente. Isatis lui dit :
- Il faut te mettre nu que nos corps s'enlacent étroitement pour que je puisse te transmettre ma chaleur animale. C'est ainsi que nous dormirons. Il sort un plaid et couvre le duo. A bout de force ils s'endorment du sommeil du juste.
Au petit matin, après une nuit réparatrice, quelque peu hébété, il se demande ce qu'il s'est réellement passé. Brusquement il réalise que ce n'est plus Isatis à ses côtés, mais une splendide femme de type scandinave, blonde, les cheveux jusqu'aux hanches, de grands yeux mordorés. Elle est nue, ses seins à damner un saint s'écrasant sur sa poitrine. Sevré depuis quelques semaines il sent monter en lui le désir. Elle n'est pas farouche, il ose un baiser qu'elle lui rend avec fièvre. Il n'hésite pas, l'enlace avec fougue, tente une approche, mais en vain. Que se passe t'il ? Il soulève le plaid et s'aperçoit que cette femme est en réalité une sirène, mi-femme mi-poisson.
Comment fait-on l'amour à une sirène ? Il ne sait pas. Dépité il abandonne.
Moi aussi puisque je l'ignore également.
Cette histoire de queue, qui n'a ni queue ni tête, se termine en queue de poissons.
Cl. Lopez le 28 /06 /2017
Dans ce décor désertique, glacial, sans horizon, un homme, un colosse islandais à la peau brûlée par la réverbération du soleil sur cette étendue blanche, gelée, tire, à l'aide de sangles fixées à sa taille, un traîneau sur lequel sont entassés vivres, matériel, igloo gonflable et vêtements.
Cet ingénieur erre ainsi depuis trois semaines. Il est chargé d'effectuer des relevés topographiques afin d'étudier les mouvements des glaciers en raison du réchauffement climatique.
Sous sa tignasse blonde on ne voit que ses grands yeux d'un bleu lumineux. Il marche lentement dans cette froidure et rêve de son nid douillet où l'attend sa bien-aimée à Reykjavík.
C'est le moment que choisit le destin pour lui tendre un piège. Sous son poids une couche plus mince de glace cède et c'est l'accident fatal. Il se retrouve dans un trou d'eau d'où il lui est impossible de sortir seul, ses points d'appui cèdent... Sa combinaison étanche lui assure une heure de survie puis ce sera l'engourdissement suivi de mort lente.
Il cesse de lutter. Il sait que c'est inutile.
Dans son délire qui commence à le gagner, il voit venir vers lui une mignonne renarde blanche avec des yeux mordorés et, miracle elle parle sa langue :
- Quel est ton prénom ? - Ingmaar, répond t-il
- Moi c'est Isatis. Que peut-on faire pour te sortir de ce mauvais pas ?
Les renards sont rusés. Il vient alors une idée à ce blanc canidé. Notre belle se retourne et offre sa queue à notre ami, qui s'y agrippe avec l'énergie du désespoir. Toutes griffes sorties elle se cramponne à la glace et tire de toutes ses forces, tant et si bien qu'elle finit par le libérer, épuisée mais heureuse.
Elle l'emmène à son traîneau et le conduit dans une caverne abandonnée des ours ; la température y est plus clémente. Isatis lui dit :
- Il faut te mettre nu que nos corps s'enlacent étroitement pour que je puisse te transmettre ma chaleur animale. C'est ainsi que nous dormirons. Il sort un plaid et couvre le duo. A bout de force ils s'endorment du sommeil du juste.
Au petit matin, après une nuit réparatrice, quelque peu hébété, il se demande ce qu'il s'est réellement passé. Brusquement il réalise que ce n'est plus Isatis à ses côtés, mais une splendide femme de type scandinave, blonde, les cheveux jusqu'aux hanches, de grands yeux mordorés. Elle est nue, ses seins à damner un saint s'écrasant sur sa poitrine. Sevré depuis quelques semaines il sent monter en lui le désir. Elle n'est pas farouche, il ose un baiser qu'elle lui rend avec fièvre. Il n'hésite pas, l'enlace avec fougue, tente une approche, mais en vain. Que se passe t'il ? Il soulève le plaid et s'aperçoit que cette femme est en réalité une sirène, mi-femme mi-poisson.
Comment fait-on l'amour à une sirène ? Il ne sait pas. Dépité il abandonne.
Moi aussi puisque je l'ignore également.
Cette histoire de queue, qui n'a ni queue ni tête, se termine en queue de poissons.
Cl. Lopez le 28 /06 /2017