Un amour de chienchien

C'était dans les années quatre-vingt à Mont de Marsan. A l'époque, deux escadrons entre autres stationnaient sur la Base Aérienne 118, un escadron de Mirages VI et un escadron de C135F. Par tradition et par nostalgie de ce que vivent les unités de chasse, il était convenu qu'il y aurait une rivalité entre ces escadrons, sinon, comment faire des blagues de gamin quand on n'en a plus l'âge ! Ainsi, lorsqu'un escadron faisait une soirée collective en ville, il était habituel que les participants finissent la soirée en menant le chahut devant les domiciles des gens de l'autre escadron pour se faire ouvrir et payer encore un verre (ou deux !). Ce matin, je trouve mon copain Paul en train de marougner « Saleté de chien, saloperie»
«Tu as un chien, toi ?
- J'ai dû l'offrir à ma femme » J'insiste, un peu lourd peut-être et il se lâche : voilà l'affaire :
-Donc, un soir, les Mirages VI «dégagent» et après le repas au MIDOU ou au RICHELIEU, les voilà à St Pierre, braillant à tue-tête devant chez Paul, qui est au lit avec sa femme Louise. Pour éviter un scandale , il va ouvrir et se recouche. Entre un jeune couple charmant. Paul manque de chance, ces gens sont échangistes, il l'ignore mais pas pour longtemps ! Les voilà qui tombent les habits. Lorsque la dame est en petite culotte, Louise, prise d'un soupçon, glisse la main sous le drap vers le ventre de son époux. Hurlement, elle monte au cri très fort. «Cochon, une petite culotte et tu montes aux rideaux !»

Les deux autres s'enfuient.
Verdict, la sentence tombe : l'achat d'un yorkshire, avec pedigree, trois mois à l'auberge du cul tourné, divorce en cas de récidive. Une émotion chère payée.