Morning du 10 décembre, Allemagne, la Bourse ou l'Économie ?

La croissance est en berne.
L'économie est techniquement en récession.
Tout le monde ne parle que de la crise du business model allemand.
Jusque-là rien d'étonnant.
Et pourtant...
L'indice boursier allemand, le DAX, a atteint un nouveau record historique.
Qui a raison ?
La Bourse ou l’Économie ?

RIEN NE VA PLUS
En Allemagne.
Les jours se suivent et se ressemblent.
Les mauvaises nouvelles économiques s'accumulent.
La croissance est négative en 2024.
Et elle risque de rester atone en 2025.
Avec une inflation en baisse, le pays se rapproche dangereusement d'une déflation.
Rajoutez à cela une crise politique et des élections anticipées, et vous pourriez penser que les investisseurs ont fui le pays.

ET POURTANT
Jamais les actifs financiers allemands n'ont autant attiré les investisseurs.
Le DAX est en hausse de 22% depuis le début de l'année !
Il fait presque aussi bien que les indices boursiers américains pourtant en ébullition.
Et les investisseurs se ruent aussi sur les emprunts d'État ou d'entreprises allemands ramenant les taux long terme allemands proches des 2%.

ALORS ? LA BOURSE OU L’ÉCONOMIE ?
Qui a raison ?
Les deux.
Le paradoxe n'est qu'apparent.
La Bourse "anticipe".
Et elle salue la situation financière allemande.

QU'ANTICIPE LA BOURSE ?
Le raisonnement des investisseurs est simple.
1. Les finances publiques allemandes sont très saines. Avec une dette à 60% du PIB (contre 112% pour nous...) et un quasi-équilibre budgétaire (contre un déficit budgétaire de 6% en France).
2. Si les finances publiques sont saines, l'Allemagne a donc largement les moyens de plans de relance massifs et va donc pivoter.
3. Les investisseurs anticipent donc une majorité solide à la sortie des urnes en février, une majorité qui fera sauter la Schwarze Null, cette règle inscrite dans la Constitution qui interdit le déficit budgétaire.
4. Les investisseurs croient à la capacité de l'Allemagne de se réinventer.
Beaucoup d'anticipations positives donc.

TROP D'OPTIMISME ?
Non.
Un pays qui a des fondamentaux financiers solides, un consensus social et un "track record" industriel positif sur le long terme...
Lire la suite de cet article sur le site de Monfinancier.com